Quelles sont les hormones du bonheur ?
Le bonheur est une sensation difficilement quantifiable, dépendant de nombreuses variables et facteurs externes, tels que l’environnement, le vécu, les expériences personnelles, mais également de la chimie corporelle de chacun, induite par les dizaines d’hormones qui sillonnent le corps humain. Certaines hormones ont un impact particulièrement marqué sur l’humeur, la régulation des émotions et l’état de bien-être général. Quatre hormones qualifiées comme les hormones du bonheur : la dopamine, l’ocytocine, la sérotonine, et les endorphines.
1. La dopamine : L’hormone de la récompense
La dopamine, connue comme l’« hormone du plaisir » ou de la satisfaction. Elle agit comme un neurotransmetteur et est étroitement liée aux systèmes de récompense du cerveau. La dopamine est libérée lors de situations gratifiantes comme l’atteinte d’un objectif, mais également lors de l’apprentissage. Elle procure un sentiment intense, jouissif, mais éphémère. Elle joue un rôle essentiel dans la motivation et la satisfaction. Une carence en dopamine est souvent associée à des troubles de l’humeur, comme la dépression et l’anxiété.
Attention toutefois, car la libération de dopamine est devenue très facile dans nos sociétés modernes consuméristes. Par exemple, la consommation régulière de sucre ou encore l’utilisation excessive des écrans (comme les jeux vidéo ou les réseaux sociaux) entraîne une libération continue de dopamine. Une stimulation excessive et anormale des circuits de récompense dopaminergiques peut renforcer le comportement de consommation et mener à des comportements addictifs similaires à ceux observés avec certaines drogues.
2. L’ocytocine : L’hormone de l’amour et de l’attachement
L’ocytocine, connue comme « l’hormone de l’amour », est une hormone peptidique pléiotrope principalement libérée lors de contacts physiques tels que les câlins, les baisers ou encore les relations sexuelles. Elle contribue à un sentiment de bien-être général et joue un rôle crucial dans la création de liens sociaux et affectifs, en renforçant les sentiments de confiance et de connexion entre les individus. Chez la mère, les niveaux d’ocytocine augmentent notamment lors de l’accouchement et de l’allaitement, facilitant ainsi le lien qui unit la mère et l’enfant.
L’ocytocine a de nombreuses vertus et implications sur la santé générale. Elle agit comme un anti-inflammatoire et un antioxydant, renforce le système immunitaire et augmente la résistance au stress. L’ocytocine est une hormone dont les nombreux bienfaits mettent en exergue l’intérêt des relations sociales positives, que ce soit pour prévenir ou traiter (thérapie curative) une multitude de troubles et pathologies.
3. La sérotonine : L’hormone du bien-être
La sérotonine, connue comme « l’hormone du bien-être », est un neurotransmetteur essentiel au bien-être global. Elle influence l’humeur, l’appétit, la digestion, le sommeil ainsi que les fonctions cognitives. Des niveaux élevés de sérotonine sont associés à un état d’esprit plus positif, tandis que des niveaux faibles sont souvent liés à un état dépressif. Les antidépresseurs les plus couramment prescrits dans le traitement de la dépression sont des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), qui permettent d’augmenter les niveaux de sérotonine dans le cerveau. Les niveaux de sérotonine et l’humeur sont donc étroitement liées.
La sérotonine est libérée lorsque nous pratiquons des activités que nous aimons, procurant ainsi un sentiment de bien-être diffus et durable. Il est également possible d’augmenter naturellement les niveaux de sérotonine sans recourir à des médicaments, en adoptant des habitudes de vie saines et équilibrées.
- S’exposer au soleil (15 minutes par jour) ou se supplémenter en vitamine D.
- Pratiquer une activité physique régulière.
- Adopter une alimentation riche en tryptophane, un acide aminé précurseur de la sérotonine, comme les œufs, le saumon, les noix, les graines, ou encore les produits laitiers.
- Préserver sa santé intestinale, car une grande partie de la sérotonine est produite dans l’intestin, grâce à une alimentation riche en fibres et en probiotiques (yaourt, kéfir, kombucha, kimchi).
4. Les endorphines : Les analgésiques naturels du corps
Les endorphines sont des neurotransmetteurs qui agissent comme des analgésiques naturels. Elles sont libérées en réponse à l’exercice, à la douleur ou au stress et contribuent à atténuer les sensations de douleur tout en procurant une sensation d’euphorie. Les endorphines sont des agonistes des récepteurs opioïdes, elles ont donc un effet puissant, similaire à celui des médicaments opioïdes comme la morphine, mais sans tous les effets secondaires sévères ni le risque de dépendance associés.
Les endorphines, ou bêta-endorphines, sont produites par le système nerveux central et l’hypophyse en réponse à divers stimuli comme l’activité physique, le rire, la consommation de certains aliments épicés comme le piment, les relations sexuelles, ou encore la méditation et l’acupuncture. Les effets de l’exercice physique sur la production d’endorphines ont particulièrement été étudiés. L’activité physique, en particulier les exercices d’endurance, entraîne plusieurs changements psychologiques et physiologiques, notamment une sorte d’euphorie induite par la libération d’endorphines durant l’exercice, un phénomène connu sous le nom de la « high du coureur », que l’on retrouve en réalité dans tous les sports d’endurance.
L’exercice physique régulier augmente la production d’endorphines, améliorant ainsi l’humeur et réduisant les symptômes de dépression. Cela explique en partie pourquoi l’activité physique est recommandée comme moyen de gérer le stress et l’anxiété.